# 477 Les Volcaniques, Simon Berger
Emma participe depuis l'an dernier au tutorat d'excellence Louis Germain et elle a un professeur de français passionnant: elle revient de ses cours comme galvanisée. Elle me racontait toujours des anecdotes linguistiques ou de sémantiques marquantes (d'où vient le mot barbecue?) et elle riait de la répartie de ce professeur qui est en plus écrivain. Elle a donc voulu acquérir son dernier livre, je l'ai commandé en me disant que ça intéresserait toujours quelqu'un étant donné que la thématique concernait l'Auvergne : ma Maman est née en Haute-Loire où vit encore une partie de ma famille maternelle.
Dès les premières lignes, malgré la brièveté du récit (127 pages) je me suis dit que ça n'allait pas être aussi simple… J'ai trouvé la solution pour entrer dans ce texte très érudit: le lire à voix haute à Emma (cela laisse le temps à mon cerveau de comprendre et d'interpréter ce que je lis et d'en restituer le sens avec l'intonation appropriée). Une fois cette complexité linguistique dépassée, après le premier chapitre nous avions toutes les deux envie d'aller visiter la cathédrale de Clermont qui introduit la flânerie auvergnate de Simon Berger. Il entremêle son introspection intime et familiale et son chemin vers la foi à la découverte des panoramas.
L'histoire, l'architecture, la géologie et la géographie de l'auvergne, ses réflexions sur la beauté des lieux (et les aberrations esthétiques du monde moderne) m'ont séduite, mais je dois dire que c'est avant tout l'exercice littéraire et la précision terminologique qui m'a captivée. J'ai retrouvé mes réflexes de jeune lectrice, quand je décortiquais la structure des phrases et le vocabulaire : j'ai noté une vingtaine de mots dont j'ignorais la signification, mon préféré étant "onomastique" (l'étude des noms propres). Alors oui, parfois l'exercice de style prend le dessus sur la narration et c'est une lecture exigeante intellectuellement parlant, mais comme tout ce qui demande de l'effort on referme le livre avec la satisfaction d'avoir gravi un volcan.
Je parle aujourd'hui des Volcaniques en espérant en cette période de bonnes résolutions vous transmettre l'envie de vous dépasser littérairement parlant tout en donnant en plus un peu de visibilité à ce jeune professeur qui transmet avec autant d'enthousiasme son amour du français.
PS: je ne suis pas la seule à avoir été scotchée par cette écriture, mon oncle altiligérien s'est plongé dans le premier chapitre avec un certain délice.