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4 octobre 2017

# 204 Ma reine, Jean-Baptiste Andréa

Le magazine Lire et Olivia de Lamberterie du Masque et la Plume en font leur coup de coeur de la rentrée littéraire.

ma reine

1965, en Provence: exclu par l'école et la société un petit garçon étrange écoule son enfance dans la solitude de la station service tenue par ses parents. A 12 ans, la menace d'être placé dans un centre spécialisé loin de chez lui le décide à partir à la guerre pour devenir un homme. L'itinéraire ne dépassera pas le plateau surplombant sa maison où il y rencontre sa Reine...

"Je l'ai regardée disparaître, j'avais tellement envie de la retenir que j'ai imaginé sa silhouette longtemps après son départ."

Célébrant la différence, l'exceptionnel et la simplicité, ce conte initiatique est une remarquable parabole de l'amour, peut-être le seul apprentissage qui fait véritablement grandir. 130 pages de poésie et d'humour dans lesquelles chacun d'entre nous ayant connu le sentiment amoureux se retrouvera. De l'émerveillement à la déception, tout sonne juste grâce à une rhétorique toute en finesse - la métaphore de la chute est notamment admirable. Et quand la page se tourne, reste une question: tout cela a-t-il vraiment existé?

"Et c'est là que j'ai compris qu'elle ne reviendrait pas. Cette histoire-là était terminée. Il était temps pour moi de me remettre en route."

Un premier roman à lire avant qu'il ne soit trop médiatisé, parce qu'il est de ces livres qu'on aime découvrir et garder un peu pour soi avant de les partager...

"Je ne m'étais pas senti aussi triste depuis la mort de Saturnin. Quand il s'était fait écraser, ma mère m'avait fait un câlin et m'avait expliqué qu'avec le temps ça passerait. Moi je n'y avais pas cru, déjà que je ne comprenais rien au temps je ne voyais pas comment il pouvait faire passer la tristesse. Pourtant c'était vrai, un jour je m'étais réveillé moins triste, et petit à petit j'avais cessé de faire des cauchemars où une voiture couverte de plumes, tellement qu'on en voyait plus la peinture, venait me demander de faire le plein. Je me suis dit que ça serait peut-être pareil avec Viviane, qu'elle cesserait de me manquer à force d'aller chez elle et de trouver tous les jours les volets clos. La différence, c'est qu'en vrai je n'avais pas envie qu'elle arrête de me manquer, mon manque je m'y cramponnais et c'est sûrement pour ça que le coup du temps n'a pas fonctionné. Un soir, l'une des rares fois où il a ouvert la bouche, Matti m'a demandé ce qu'elle avait de spécial cette fille. Moi j'ai juste haussé les épaules mais je me souvenais qu'avec elle, je n'avais plus peur de rien, c'était un sentiment agréable qui m'avait rendu la vie plus facile. C'était trop compliqué de lui expliquer avec des mots."

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