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22 décembre 2019

# 283 Un certain Paul Darrigrand, # 284 Dîner à Montréal, Philippe Besson

Je sais que Philippe Besson est devenu un personnage de la Macronie et fait l'objet d'un déferlement médiatique mais ce n'est pas du tout l'objet de mon propos aujourd'hui, d'autant plus que je n'ai pas lu son roman sur le Président.

J'en ai déjà parlé ici: Philippe Besson est un auteur qui me touche beaucoup, que ce soit dans ses fictions (Se résoudre aux adieux, La trahison de Thomas Spencer) ou dans ses romans autobiographiques. Je trouve son analyse et son introspection sur les rapports amoureux toujours très justes et nuancées avec ce qu'il faut d'auto-dérision. Et puis Arrête avec tes mensonges est sorti exactement au moment où moi aussi j'arrêtais avec mes mensonges, alors ça a créé une proximité un peu étrange avec lui. Depuis ce roman, il poursuit son chemin sur l'écriture autobiographique avec deux romans publiés cette année: Un certain Paul Darrigrand et Dîner à Montréal. Comme je suis d'abord tombée sur ce dernier à ma Médiathèque, je les ai lus dans le mauvais ordre.

Peu importe: j'y ai retrouvé cet écho, surtout dans l'examen de son histoire avec ce fameux Paul ainsi que des passages plein d'élégance sur les relations qui "soignent", ces personnes qui n'ont eu qu'un bref passage dans notre vie et qui ignorent probablement leur impact positif sur nous. 

Au delà de l'influence du premier amour sur nos relations amoureuses, c'est le questionnement un peu narcissique du "Ai-je vraiment compté?" qu'approfondit Philippe Besson. Alors que ce n'est pas du tout un sujet préoccupation de mon côté - je sais pour qui j'ai été importante et j'éprouve très rarement, voir jamais, le sentiment de nostalgie nécessaire à cette interrogation - ses propos ont néanmoins suscité des pistes de réflexion sur ce que l'on peut reproduire inconsciemment et sur nos insécurités. 

Au fil des romans, Philippe Besson a su poser des mots sur ce qui l'attirait dans sa démarche d'écriture et il l'explique dans une interview sur Europe 1:

"Ce qui m’intéresse, ce n’est pas ce que les gens disent - car ce n’est pas très intéressant - mais plutôt ce qu’ils ne disent pas, ce que les gens cachent. Le détail qui révèle la grande histoire, la quête du secret. Vous avez des gens qui vont se révéler dans un geste, dans un raclement de gorge, dans un malaise à un moment précis. C'est ça qui est intéressant et j'y suis très sensible."

il est évident que cette notion de secret m'a touchée, la relation cachée nous met dans l'ombre (et à ce titre peut être destructeur de confiance en soi) tout en permettant paradoxalement une vraie intimité lumineuse et naturelle, isolée du regard extérieur.

20191222_191614

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