# 313 Par les routes, Sylvain Prudhomme
Marie a pioché un peu au hasard ce livre chez son libraire du Perreux. Un titre qui lui rappelle Sur la route qu'elle n'arrive pas à lire et en quatrième de couverture une héroïne portant son prénom, auréolé par le Femina qui, quoi qu'on pense des prix littéraires, garantit une certaine qualité: il faut parfois un faisceau de coïncidences heureuses pour tomber sur une pépite littéraire!
Elle me l'a mis dans les mains en me disant qu'il ne me faudrait pas deux jours pour le lire (ah la tradition familiale de ma rapidité de lecture, alors qu'elle et mes parents lisent autant que moi!).
A quarante ans, Sacha part s'installer dans la ville où vit l'Autostoppeur, perdu de vue depuis vingt ans. Il fait la connaissance de sa compagne Marie et constate qu'être en couple n'empêche pas son ami de s'adonner à sa passion de sillonner les routes...
Un zeste de Philippe Besson pour les retrouvailles façon bilan d'étape, une pincée de Sylvain Tesson côté roman voyageur et une histoire qui parle d'attachement, de liberté, de choix et d'écoute de l'autre. Des thèmes qui ne surprennent pas à l'âge du narrateur et de l'auteur et qui résonnent chez la lectrice née la même année: l'enchantement vient pourtant de la façon dont ils sont traités, sans renoncement ni nostalgie.
L'air de rien Sylvain Prudhomme nous rappelle qu'il n'y a pas de destination nommée Bonheur, seulement une route et qu'elle emprunte souvent des détours inattendus.
En s'affranchissant souvent de certaines ponctuations, il accentue le style poétique de son écriture délicate et j'ai régulièrement relu et noté certains passages. J'ai hésité à les reproduire ici de crainte que mes choix ne soient mal interprétés: la poésie est faite de mystère tout comme ma vie qui ne se résume bien sûr pas à ce blog.
PS: j'ajoute qu'être dans le sud-est et avoir passé la gare de péage de Lançon de Provence si souvent franchie pendant mes études n'a fait que renforcer le charme de cette jolie découverte.