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1 novembre 2020

# 329 Désorientale, Négar Djavadi

 

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A force d'entendre mon libraire recommander à ses clients Arène de Négar Djavadi, j'ai fini par l'offrir à Elsa pour son anniversaire, avec l'arrière-pensée très assumée qu'elle me le prêterait ensuite. C'était sans compter sur l'enthousiasme de Philippe pour cet auteur : son regard s'est éclairé et il m'a lancé ah il faut d'abord que tu lises son premier roman, Désorientale. C'est totalement différent, mais lis la première page!

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Je ne vais pas vous mentir, le début de lecture a été difficile : trop de personnages, des allers-retours entre la France d'aujourd'hui et l'Iran d'hier, ça n'était pas compatible avec ma surcharge de travail. Et puis, à la faveur d'un dimanche très gris, je m'y suis réellement plongée dedans et j'ai été complètement happée. Je l'ai terminé dans le bleu du ciel portugais comme si cette palette de couleurs avait accompagné la lecture d'une luminosité croissante. 

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L'attente de Kimiâ dans un hôpital pour une insémination artificielle est propice aux confidences: fille cadette d'un couple d'intellectuels opposants au régime iranien de Khomeiny, elle nous dévoile la saga familiale des Sadr. De moeurs persanes lointaines en révolutions politiques, Négar Djavadi dresse un portrait passionnant de l'Iran, très loin des idées reçues. Elle interpelle parfois le lecteur et il ne faut pas sauter ses notes de bas de page sur les références historiques et géopolitiques qui précisent avec humour et pertinence le contexte du récit.

Puis très tôt dans l'enfance de Kimiâ, il faut fuir et se réfugier en France. Vient alors la deuxième partie, beaucoup plus intime et qui justifie le procédé narratif jouant sur la temporalité: comment s'accomplir quand on est en exil de son pays et en exil de soi?

Ce jour-là, je leur rappellerai cette phrase qu'Emma nous répétait souvent : " On a la vie de ses risques, mes chatons. Si on ne prend pas de risque, on subit, et si on subit, on meurt, ne serait-ce que d'ennui."

Cette "face B" donne toute sa dimension à la "face A" dont le caractère épique se trouve renforcé par un questionnement plus personnel et qui m'a beaucoup interrogée : trouver sa place lorsqu'on se sent nulle part chez soi. Un thématique qui n'est pas sans rappeler celle de JMG Le Clézio "J'ai toujours été ailleurs" nous dit-il dans cette interview...

 

 

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