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2 novembre 2020

# 330 Le bleu du lac, Jean Mattern

Le trait d'union entre une jolie librairie et une plage ensoleillée de l’Algarve ? Un livre, Le bleu du lac

J'avais rendez-vous avec D. pour un échange un peu informel sur mon parcours et mes questionnements professionnels, le genre de discussion dont j'ai besoin quand j'ai l'impression que mon cerveau ressemble à un plat de spaghetti(s) plus emmêlés que les cheveux de ma fille au réveil. Je finis par lui avouer que ce que je voudrais vraiment faire c'est travailler dans les livres et que je ne me sens jamais aussi bien que lorsque je joue sur ce terrain-là. C'est ainsi qu'il me parle de la librairie-café tenue par sa femme depuis trois ans, un projet d'entrepreneuriat bien éloigné de son environnement de travail précédent. J'aime tellement ces coïncidences de la vie qui me donnent le sourire, un peu comme lorsque l'on assemble deux pièces d'un puzzle difficile : tout reste à faire mais l'espace d'un instant on ressent une énergie particulière, celle du possible. 

Je n'ai pas attendu bien longtemps avant de me rendre dans ce lieu assez atypique (la boutique dispose d'un coin café cosy) et très agréable, à l'image de sa propriétaire, l'enthousiaste Sandrine, qui a pris le temps de me raconter la naissance de L'Instant.

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Au cours de notre discussion sur le rôle des libraires je lui rapporte l'anecdote de ma découverte du Cœur Converti, elle me recommande Jean Mattern et je repars avec le seul roman de cet auteur disponible en poche : Le bleu du lac.

Je le classerais plutôt dans le genre "nouvelles" car ce récit d'une centaine de pages en a toutes les caractéristiques ! Une pianiste se rend aux funérailles de son amant pour y jouer l'Intermezzo de Brahms. Dans le métro londonien elle se remémore leur relation cachée... Je l’ai lu en deux heures*, face au bleu non pas d’un lac mais de l’océan et je crois que ces conditions ont contribué à l’aspect positif que je trouve à cette histoire de deuil(s).

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D'ordinaire les longues phrases ne me séduisent pas : j'aime la concision (dont je suis incapable) mais l'écriture de Jean Mattern fait exception. Le monologue de Vivianne me rappelle tellement mes cheminements intérieurs, les associations d'idées qui s'enchaînent telle une petite musique qui ne s'arrête jamais et se déroule dans ce texte comme une partition. 

Evidemment la thématique des amours cachées me parle aussi beaucoup : je préserve énormément mes relations de toute publicité depuis que je me suis séparée du père de ma fille. Au contraire de la narratrice dont les réflexions m'ont rappelé le joli texte de Philippe Besson, j'aime que le secret soit gardé et qu'au fond cette intimité n'est connue et n'existe que dans les souvenirs de celui qui l'a partagée avec moi.

Mais la vraie résonance est dans la chute qui complète l'aphorisme "après la pluie, le beau temps" : ne présumons jamais de ce qui va chasser les nuages…

*Ce qui me vaut l’admiration d’Emma qui m’a dit : « Alors toi tu ne t’arrêtes jamais, pendant la pause rando tu lis carrément un livre ENTIER ». Je profite des dernières bribes de la magie enfantine même si j’ai la chance d’avoir une pré-ado d’une extrême gentillesse (« Maman, tu sais, si je veux plus que tu me fasses de bisou près du collège et que tu me laisses avant c’est juste parce que les garçons sont un peu bêtes »)...

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Commentaires
E
Voilà une entrée toute en douceur qui me donne envie de lire ce texte.<br /> <br /> C'est marrant, cette possibilité de reconversion professionnelle, c'est notre rêve secret avec Laurie aussi, lorsqu'il nous arrive de nous interroger sur nos carrières respectives : la possibilité d'ouvrir à deux un salon de thé - librairie, avec des pâtisseries anglaises très sucrées et des livres qui te font tout oublier. As-tu déjà mangé à la Fourmi Ailée, à Paris ? Cela faisait partie de nos coins préférés, quand nous y habitions toutes les deux.
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