# 343 Histoires de la nuit, Laurent Mauvignier

Et voici le quatrième et dernier livre de mon cadeau "surprise" concocté par mon libraire Philippe à la demande de ma mère: Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier.

Dans un hameau isolé de la France rurale vivent Christian, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi que leur voisine Christine et son chien. D'étranges rodeurs s'approchent des habitations en cette journée d'anniversaire... La situation est posée et très classique pour un thriller. L'étonnement vient de la narration :  l'auteur ne s'attache pas à l'action mais à la scène statique (presque tout le récit se passe sur le même lieu) et surtout à la psychologie des personnages dans la tête desquels nous entrons tour à tour. Contrairement aux codes du polar faits de changements de rythme, Laurent Mauvignier n'accélère jamais mais parvient tout de même à instiller une atmosphère angoissante du début à la fin grâce à une multitude de détails notamment sur la banalité quotidienne de la vie provinciale. La façon dont on se laisse prendre dans ce texte sans surprise scénaristique et dont les 600 pages se concentrent sur une seule journée est vraiment bluffante. Les longues phrases et l'absence de ponctuation dans les dialogues rapportés sont les éléments créateurs de l'inquiétude oppressante, et en cela on peut dire qu'Histoires de la nuit fait primer la littérature sur la cinématographie.

J'ajouterais que le livre ne laisse pas indifférent comme vous pouvez le constater en écoutant le passage du Masque et la Plume qui lui est consacré ou si je me fie à l'avis de mon père qui n'y a pas trouvé d'intérêt.

J'aime cette photo où ma petite Flash s'est endormie sur mes jambes un dimanche après-midi, ce qu'elle fait dès que je me mets à lire (et pourtant elle a un caractère plutôt actif). C'est un phénomène que j'observe avec tous mes chats et qui me touche à chaque fois profondément. A l'image de la lecture, ils m'apaisent et nous partageons cette intimité évidente à ce moment-là : la sensation de vivre un moment heureux.