# 354 La Blessure, Jean-Baptiste Naudet
Pioché par hasard sur le présentoir des nouveautés, attirée par la couverture orangée et la typographie reconnaissable des éditions L'iconoclaste : j'ai tout de suite été séduite par le résumé de la quatrième de couverture.
Robert est appelé à combattre en Algérie, Danièle poursuit ses études en France. Leur histoire d'amour devenue épistolaire ne perd ni de son intensité ni de sa poésie, un contraste saisissant avec l'horreur de la guerre passée sous silence en métropole. Au fil des courriers échangés entre sa mère et son fiancé, le narrateur nous dévoile sa propre part d'ombre, son obsession des conflits et du danger alors qu'il flirte constamment avec la mort en tant que reporter de guerre.
Tout est réussi : l'intensité de la correspondance (ce sont les vraies lettres qui sont reproduites), la fiction réaliste d'une guerre méconnue, l'introspection de l'auteur.
C'est un roman autobiographique très intime et pourtant Jean-Baptiste Naudet nous amène à réfléchir sur les méandres de l'inconscient et de la transmission, et je défie quiconque après cette lecture de ne pas se poser la question: et moi, de quel passé suis-je fait ?