# 360 Bérézina, Sylvain Tesson
Lors d'une discussion sur les side-cars, je me suis souvenue du roman Bérézina de Sylvain Tesson que je m'étais promis de lire quand Mathieu m'en avait parlé il y a quelques semaines.
En 2012, à l'occasion du bicentenaire de la retraite russe de Napoléon, Sylvain Tesson décide de faire le même trajet Moscou-Paris sur un de ces engins de la marque Ural qu'il affectionne. Il embarque dans l'aventure le russophile Cédric Gras (dont je vous ai récemment parlé) et le photographe Thomas Goisque (Sibérie Ma chérie) ainsi que deux amis russes.
J'ai parcouru les 4000 kilomètres d'une traite, complètement happée par le schéma narratif. Le récit presque pas à pas de la déroute est rendu captivant par la pertinence des détails et des anecdotes et on est effaré par la succession des mauvaises décisions qui coûta la vie à tant d'hommes et marqua indélébilement l'Histoire européenne.
A chaque étape, l'auteur décrit avec l'autodérision caractéristique de ses meilleurs livres le périple amical et sa fascination pour la Russie. Il a cette capacité à assumer son (gros) grain de folie et il me laisse toujours cette impression tenace de l'importance de se sentir vivant, quitte à flirter dans son cas avec une sorte d'inconscience kamikaze. A chaque fois il dessine des perspectives d'évasion, dans tous les sens de ce joli terme, qui me donnent envie de m'échapper et d'envisager la possibilité de prendre le risque d'être moi-même, avec mes failles et mes inconséquences.