# 380 Eugénie Grandet, Honoré de Balzac

Les deux films actuellement à l'affiche adaptés de l'œuvre de Balzac ont réveillé mon intérêt pour cet auteur. J'ai choisi de relire Eugénie Grandet et je ne le regrette pas : j'y ai pris autant de plaisir que lorsque je l'ai découvert au collège. Balzac fait revivre sous nos yeux la vie provinciale du 19ème siècle sans que les descriptions à rallonge ne ralentissent la narration et je trouve que le style suranné et le vocabulaire soutenu siéent au personnage éponyme, à contre-courant de son époque. La constance d'Eugénie dans son refus du compromis, sa capacité à agir selon ses convictions et sa résistance au monde du paraître la rendent à la fois universelle et intemporelle, bien au-delà des propos politiques du récit. En outre, ma filleule porte le même prénom, ce qui ne peut que rendre cette héroïne attachante. 

De la modernité de Balzac, il en est également question dans l'adaptation d'Illusions Perdues que je n'ai jamais lu. Le film m'a beaucoup plu - il y a certes quelques longueurs mais on prend plaisir à traverser le Paris de la Restauration monarchique et on sourit aux allusions contemporaines qui allègent l'atmosphère dramatique. 

Si l'envie vous prend de (re)lire Balzac, ne manquez pas l'émission La compagnie des auteurs qui lui est consacré et qui éclaire à la fois sur la part biographique de ses œuvres et sur leurs résonances actuelles, tout comme l'épisode de Livre et Châtiment sur Eugénie Grandet qui prend le contre-pied de mon propos en offrant un regard décalé et plein d'humour sur les textes classiques.

Voilà de quoi remplir l'heure suspendue du décalage hivernal !