# 393 Milwaukee Blues, Louis-Philippe Dalembert
Encore un roman de la rentrée littéraire 2021? Mais oui!
Milwaukee Blue est typiquement un roman que je n'aurai pas lu sans l'enthousiasme de ma mère ("Celui-là il est super, tu vas le lire en un rien de temps") parce que le sujet inspiré de l'histoire de Georges Floyd est très risqué. Si j'ai toujours eu un intérêt marqué pour les faits divers, leur retranscription en roman avec un recul historique limité peut aussi s'avérer désastreuse.
Louis-Philippe Dalembert réussit le numéro d'équilibriste : il invente un nouveau protagoniste, Emmet, au travers duquel il retrace les espoirs déçus d'une population défavorisée, discriminée et dont une éventuelle ascension sociale - "le rêve américain" - ne repose que sur de fragiles hypothèses. On est captivé par la fresque sociale dans un état américain méconnu mais victime de fortes inégalités sociales sans jamais perdre de vue que ce qui se déroule sous nos yeux de lecteur s'est également déroulé sous nos yeux de téléspectateurs il y a 2 ans.
"Construisons des passerelles. Construisons des ponts, de solides ponts entre nous, là où les esprits maléfiques et les rabat-joie cherchent à nous diviser. (...)
Soyez fier d'être qui vous êtes, mais ne commettez pas l'erreur de vous enfermer. Ne vous laisser pas non plus enfermer.".
Mon ami libraire Philippe me conseille du même auteur Avant que les ombres s'effacent, également aux éditions Sabine Wespiesen.