# 76 Haute Fidélité, # 77 La Bonté : mode d'emploi
Au cours d'un échange sur nos goûts littéraires respectifs, un ami m'a conseillé de lire Nick Hornby, notamment Haute Fidélité, pour finalement me prêter Bonté: mode d'emploi du même auteur. Résultat: j'ai lu les deux.
La Bonté: mode d'emploi est un roman sympa mais manquant de parti pris: l'histoire d'une femme en pleine crise de la quarantaine qui accuse son mari, un cynique borné, d'être à l'origine de sa frustration. Lorsque celui-ci devient soudainement un humaniste convaincu, la remise en question est inévitable: qui est le bon, qui est le méchant, et dans quelle limite l'altruisme rend-il son entourage heureux? Le problème c'est que l'auteur ne parvient pas à choisir un véritable dénouement et on reste un peu sur sa faim (il faut dire que ces histoires d'altruisme ne me parlent peut être pas trop) (euphémisme).
Dans Haute Fidélité, c'est tout le talent de l'auteur anglais populaire qui s'impose. Voilà un roman plein d'humour, facile à lire et qui en même temps soulève la question de l'engagement avec beaucoup de justesse. Le narrateur, Rob, un disquaire trentenaire, se livre à une véritable introspection de sa vie amoureuse. L'auteur dessine une psychologie fine de notre héros, une sorte de looser attachant, avec beaucoup d'honnêteté intellectuelle. Certes Rob veut analyser les raisons de ses échecs sentimentaux, mais il est avant tout obsédé par sa performance sexuelle!
Au delà du récit parfaitement maîtrisé, le génie de ce roman tient dans la manie du narrateur de faire des listes et des top 5 de tout et n'importe quoi mais surtout de musique anglaise, ce qui donne au roman une dimension culturelle très intéressante. Le souci c'est bien sûr qu'après avoir refermé ce bouquin, on se crée soi-même des tas de listes (en vrac me concernant: le top 5 des fables de la fontaine, mes 5 poèmes préférés, mes 5 tablettes de chocolat préférées...)