18 mars 2016
# 141 La Part de l'autre, Eric-Emmanuel Schmitt
J'ai un peu de retard à rattraper et ce n'est jamais simple d'écrire au sujet d'un livre plusieurs semaines après l'avoir lu...
Conseillé par mon amie Cyrielle il y a quelques temps et attirée par le titre, j'ai lu La Part de l'autre par hasard en même temps que ma sœurette (on pourrait mettre ca sur le compte de la gémellité, en réalité depuis que nous avons des liseuses nous nous envoyons mutuellement les ebooks récemment téléchargés, ce qui fait que nous avons à peu près la même bibliothèque de "reste à lire"...).
Eric-Emmanuel Schmitt imagine le destin d'Adolf Hitler s'il avait réussi le concours d'entrée à l'école des beaux-arts, en mettant en parallèle cette fiction avec ce qui s'est réellement passé. L'exercice n'est pas facile et la part fictive piétine un peu en milieu de roman. En dépit de ce passage à vide, ce roman reste une très bonne surprise.
Je comprends que le choix d'Hitler ait pu choquer, cependant je le trouve très pertinent. Parce que c'est un personnage inscrit dans notre inconscient collectif comme l'incarnation humaine du mal, l'auteur peut alors également caricaturer l'Adolf fictif. A partir de là, tout est possible, comme le démontre le récit non dénué d'humour d'une rencontre avec Freud. J'ai apprécié le parti pris de l'auteur de se limiter à la dimension psychologique des personnages, les faits historiques n'étant que des jalons temporels. A mon sens le propos du roman n'est pas de dire qu'un événement a changé le cours du monde et que le génocide juif aurait pu être évité par une acceptation à un examen mais plutôt une critique du déterminisme qui nous rappelle que chacun est acteur de sa propre vie : rien n'est écrit d'avance.
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