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1 mars 2021

# 350 Le Dit du Mistral, Olivier Mak-Bouchard

Je prends un peu de retard sur mes posts : je pourrais me cacher derrière l'argument du manque de temps, mais ce ne serait pas très sincère. L'écriture de ces quelques lignes dépasse rarement le quart d'heure, le plus long étant en général la mise en scène de la photo surtout si elle nécessite la contribution des chats. Non, la réalité c'est qu'en ce moment j'ai du mal à écrire sur mes lectures sans avoir l'impression de me mettre à nu. 

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Comme je tiens personnellement à ce journal de bord, je me plie à l'exercice compliqué pour moi de la synthèse.

Sur les conseils du libraire d'Anduze (La Porte des Mots), mon père m'a offert Le dit du Mistral. Sa recommandation témoigne de l'importance du rôle de cette profession dans la promotion de la diversité culturelle puisqu'il s'agit à la fois d'un premier roman et d'une publication par une maison d'éditions atypique : Le Tripode.

Le tripode est très attentif à l'objet en lui-même, on retrouve donc une illustration originale et soignée en guise de couverture et en fin de volume des détails sur le grammage du papier ou la police utilisée. Toujours lire un livre jusqu'à la dernière page... Le genre de détails que j'adore.

Avec Le Dit du Mistral Olivier Mak-Bouchard fait une entrée remarquable en littérature dans un genre qui m'attire particulièrement actuellement : le nature writting ("tu as peut-être besoin de nature " me dirait quelqu'un de perspicace). A la faveur d'une découverte archéologique fortuite dans le terrain de son voisin, le narrateur nous fait voyager à travers les légendes du Lubéron. On notera l'humour et le talent de conteur de l'auteur dans le chapitre consacré à la naissance du Mistral avec un passage formidable façon brainstorming animé par Dieu lui-même ou encore l'ascension du Mont Ventoux par Hannibal...

Je ne pensais pas pouvoir être autant absorbée par une description de fouilles et pourtant c'est bien ce qui s'est produit pendant les 160 premières pages. Le début de la deuxième partie connaît un coup de mou à cause des paragraphes où le narrateur raconte ses rêves - et là je rejoins le chroniqueur du Masque et la Plume Frédéric Beigbeder qui affirme (au sujet d'un autre roman) que cette pratique devrait être interdite. Ça n'apporte rien, la part de fantastique peut tout à fait être amenée de façon plus subtile ou plus directe puisqu'il s'agit d'une fiction ! Ce qu'il fait d'ailleurs très bien dans son récit qui m'a rappelé à certains moments La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée dont l'intrigue se situe dans la même région. Le texte aurait donc pu être un peu élagué, ce qui m'amène à penser que cet auteur prometteur à encore beaucoup de choses à nous raconter (un second roman serait en cours d'écriture). 

Je recommande sans hésitation à mon tour Le Dit du Mistral : il nous permet de voyager tout en restant sur son canapé et d'envisager une ascension du Mont Ventoux (c'est sûr une fois là-haut je briserai désormais un tesson).

(On est d'accord: c'est raté pour l'objectif de concision :D)

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