# 365 Le roman de Jim, Pierric Bailly

Les critiques du Masque et la Plume ont été unanimes sur Le roman de Jim et son auteur, Pierric Bailly, que je ne connaissais pas. A l'occasion d'un passage dans le quartier des Batignolles, je suis allée découvrir la librairie du même nom et Benoit m'a confirmé l'enthousiasme de ses clients pour ce roman.

Je l'ai lu d'une traite.

Une personnalité sans relief, d'une naïveté et une immaturité assez communes aux jeunes adultes qu'aucune passion ou ambition ne réveille: à 25 ans, Aymeric, le narrateur, semble subir sa vie. Lorsqu'il rencontre Florence, plus âgée que lui et enceinte, c'est avec cette même passivité d'introverti qu'il se glisse peu à peu dans le rôle du père de l'enfant, Jim. Au fil des mois la relation se construit et c'est comme si cet enfant remplissait les vides et donnait un sens à la vie, porté par l'élan ancestral de la transmission. Jusqu'au jour où leur vie bascule, sans violence apparente.

Sans chercher à désigner un coupable, l'auteur questionne de façon subtile le lien entre le beau-père et l'enfant lorsque la relation qui l'a légitimé se délite. Mais un sujet de société peut en cacher un autre: la description du déterminisme social, de la province des petits boulots, loin du rythme parisien est tout autant d'actualité alors que le territoire devient à la fois un sujet clé dans cette crise du Covid et un des grands perdants de la démocratie si l'on se fie aux dernières élections. On ne peut s'empêcher de penser au grand roman Leurs enfants après eux, avec une intensité mélodramatique comparable.