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2 novembre 2021

# 381 Jours sans faim, Delphine de Vigan

La veille de mon vol, je parcours la bibliothèque de Marie à la recherche d'un livre de poche à emporter en vacances : j'ai terminé celui que je pensais prendre, mon appart est en chantier et mon sac à main trop étroit pour Sorcières qu'elle me conseille. Je tombe sur Jours sans faim, je fais semblant de l'avoir lu en le confondant avec No et moi du même auteur. En réalité je sais très bien que je ne l'ai jamais ouvert, comme tout ce qui touche au sujet de l'anorexie. Face à ce flagrant délit de déni, je me lance le défi de le lire (jolie allitération en [dé]). A l'aéroport, je ne sais tromper mon impatience qu'en lisant, alors en attendant que soit annoncé l'embarquement pour le vol 3993 à destination de Nice, j'ouvre le premier roman de Delphine de Vigan. 

Laure n'a pas vingt ans, elle est hospitalisée dans un service spécialisé en gastro-entérologie, son état de dénutrition la place en danger de mort. Il lui faut passer de 36 à 50 kilos : on comprend vite que les indicateurs cliniques ne sont rien à côté du combat qu'elle mène contre l'anorexie mentale. 

Le choix d'un "narrateur hétérodiégétique à focalisation interne" (spéciale dédicace pour ceux qui préparent leur bac français) permet de garder une distance pudique tout en levant le voile sur certains mécanismes très contradictoires de cette maladie (une sorte de "je t'aime moi non plus" qui rend la guérison très incertaine) mais je ne crois pas que cette introspection soit généralisable - pour cela je conseille plutôt le site de recherche Cairn.info qui propose des articles très instructifs sur les maladies liées aux troubles alimentaires ou à l'alcoolisme. En revanche elle met en avant les préjugés qui isolent encore plus les malades dans un cercle vicieux de solitude et d'incompréhension sans toute fois accabler Madame Toulemonde et ses poncifs, l'entourage démuni, la maladresse de ceux qui ne devinent pas la souffrance cachée.

20211029_131245

J'ai terminé ma lecture face à la mer et je serais bien en peine de reproduire ici les passages qui m'ont marquée : j'ai égaré le livre je ne sais où, un acte manqué qui témoigne bien de la difficulté à admettre qu'il y a quelque part entre ces mots mon propre chemin.

 

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