# 407 Le Colibri, Sandro Veronesi trad. de l'italien par Dominique Vittoz

J'avais envie de littérature étrangère et j'avais d'abord opté pour un roman japonais que j'ai abandonné. Alors que Le Colibri dormait dans ma pile de lecture depuis plusieurs mois, mon assiduité à l'apprentissage de l'italien et sa couverture colorée ont joué en sa faveur lorsque j'ai saisi en vitesse un livre à glisser dans mon sac à main pour occuper mon trajet en RER (il m'arrive pourtant souvent de ne pas lire mais je n'envisage pas de me déplacer sans la possibilité rassurante de pouvoir le faire). Ce n'est qu'une fois la lecture achevée que je me suis souvenue, aidée par une recherche sur mon blog, de la découverte de Sandro Veronesi grâce à Chaos Calme. Les deux romans ont été couronnés du prix Stregha, l'équivalent du Goncourt transalpin.

A l'image de son surnom hérité à l'adolescence pour sa petite taille, tel un colibri, Marco Carrera s'évertue à rester en place et tenir bon dans la tourmente de la vie. Lui qui rêve de tranquillité, quitte à s'arranger un peu avec la réalité, va bientôt voir ses certitudes ébranlées par les révélations du psychanalyste de sa femme.

En jouant avec les styles narratifs et en optant pour un récit non linéaire et rythmé, l'auteur donne à son personnage de la profondeur et de la complexité : l'aveuglement et les imperfections du narrateur, son entêtement parfois nous interrogent sur nos propres barrières de protection et notre difficulté à être sincère - avec soi-même en premier lieu. La fin n'est pas particulièrement réussie, un peu trop triomphale à mon goût, mais elle est sauvée par un dernier chapitre lumineux puisque l'auteur donne en postface des précisions sur ses inspirations, ses références et ses intentions (inutile de dire que pour moi, c'est assez jouissif d'avoir accès à cette sorte d'arrière-cuisine).