# 412 La petite menteuse, Pascale Robert-Diard

J'ai tout de suite repéré ce premier roman de Pascale Robert-Diard parmi les sorties de la rentrée littéraire : j'apprécie beaucoup ses chroniques judiciaires dans Le Monde, elles se lisent comme des nouvelles et forment parfois un feuilleton (dans son sens premier du terme, les feuilletons dans les journaux ayant propulsé à la fin du XIXème début du XXème siècle bon nombre de mes auteurs préférés) et j'avais lu avec beaucoup de plaisir son livre La déposition.

Lisa, jeune majeure, choisit une nouvelle avocate pour la défendre lors du procès en appel de l'homme accusé de l'avoir violée lorsqu'elle était adolescente. Elle veut faire entendre la vérité: elle a menti et inventé cette agression.

Pour comprendre comment elle en est arrivée là, Pascale Robert-Diard construit son récit comme on assemble les pièces d'un puzzle, ou plutôt d'un kaléidoscope faisant apparaître un nombre infini de nuances. Son acuité à comprendre les ressorts psychologiques qui font l'intérêt de ses écrits journalistiques sert ici parfaitement la profondeur du personnage principal et l'analyse du délicat passage entre la petite fille et la femme. En refermant le livre, on se dit que Pascale Robert-Diard a magistralement réussi à transmettre un message pleinement féministe et à rappeler le rôle indispensable d'une justice humaniste.