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20 juillet 2021

# 369 La Déposition, Pascale Robert-Diard

Le procès de l'affaire Bygmalion venait de commencer quand Quentin m'a signalé les articles du Monde sur ce sujet. L'atmosphère politique, la personnalité de la juge, le déroulement du procès: les chroniques judiciaires de Pascale Robert-Diard sont écrites comme un feuilleton littéraire*. Tenus en haleine par les publications quotidiennes tout au long de ces cinq semaines d'audience, nous en parlions à chaque occasion, je faisais un compte rendu à Emma pendant le dîner (oh c'est bon je me coltine bien ses résumés de Clone Wars auxquels je ne comprends rien) et je me souviens parfaitement du regard de certains mi-amusés mi-"elle-est-complètement-barrée" face à mon exaltation...

J'ai bien sûr regardé le documentaire Complément d'enquête sur le sujet et ecouté moult émissions radio. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, aussi quelle ne fut pas ma déception en apprenant le 22 juin que le jugement ne serait rendu que fin septembre! Alors en attendant la conclusion, j'ai recherché les affaires que cette journaliste particulière avait couvertes et j'ai découvert son activité de romancière. 

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J'ai immédiatement commandé son livre La Déposition, que j'ai lu avant de le passer à Quentin. Après avoir assisté au retournement de situation lors du troisième procès de Maurice Agnelet où son fils Guillaume, jusque là indéfectible défenseur depuis 30 ans révèle alors des éléments accablants,  Pascale Robert-Diard décide de creuser avec lui les ressorts de ce geste. 

Si Bygmalion est le procès de l'emprise des détenteurs du pouvoir, celui de Maurice Agnelet est celui de l'emprise familiale. En revenant avec ce témoin sur des années de procédure, c'est aussi une plongée dans le mécanisme des Assises. C'est captivant de découvrir les subtilités de la justice par cet angle de vue et comment un procès peut faire émerger la parole. 

La parole: je crois que c'est pour cela que ce texte m'a autant marquée. Nommer c'est faire exister ce que l'on nomme, mais c'est aussi prendre le risque d'en être dépossédé: cette parole va être interprétée, peut-être niée, elle nous libère mais ne nous appartient plus vraiment. D'une façon ou d'une autre elle nous lie à celui qui la reçoit, elle nous rend dépendant de sa réponse. Le paradoxe de la parole fait l'objet de plusieurs articles passionnants sur l'excellent site de publication cairn.info.

*Ses articles sont également repris sous forme de podcast : https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2021/06/23/nicolas-sarkozy-a-la-barre-recit-du-proces-bygmalion_6085289_5463015.html

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