# 234 De la Bulgarie (Askinia Mihaylova inside)
J'avais déjà lu un livre bulgare (Les cosmonautes ne font que passer) et je voulais étoffer un peu ma culture: à l'approche des vacances d'été, et puisque la Coupe du Monde de football me prive de l'Anneau d'Or, un circuit de villes princières autour de Moscou, la Bulgarie m'a semblé un compromis acceptable. Même latitude que l'Albanie, peu de touristes européens mais probablement quelques russes au bord de la mer Noire et une première expérience de l'alphabet cyrillique (lors de mes voyages en Russie David qui m'accompagnait le lisait couramment).
Après quelques recherches, assez fastidieuses même avec l'aide d'internet (ça promet...), j'opte pour Sous le Joug et La rose des Balkans. Seulement voilà, ils ne sont plus édités en français et leur prix est presque celui du billet d'avion. Qu'à cela ne tienne, j'appelle l’Institut Culturel Bulgare et le second livre semble disponible à l'emprunt dans leur bibliothèque.
A. travaille à proximité de ce lieu, je lui demande s'il peut me rendre service et y passer.
Il s'y rend le mercredi 23 mai (chaque détail à son importance...) et m'écrit: "Dis moi t’es sûre que tu veux partir en Bulgarie ?? Non parce que si l’accueil là-bas est le même qu’au centre culturel de Bulgarie bonjour l’ambiance..."
Il y retourne le lendemain comme le lui avait indiqué celle qu'il surnomme désormais "le cactus des Balkans": le centre est fermé, "ça doit être férié en Bulgarie" me dit-il en blaguant.
Je vérifie par acquit de conscience: le 24 mai est effectivement un jour férié bulgare (vous noterez la probabilité alors que la Bulgarie n'en compte que neuf) (non Marie, je ne vais pas faire ce calcul).
Comme il est aussi taré et têtu que moi, il y retourne le vendredi:
"Tout d’abord pour ma minute culture le 24 mai chez nos amis bulgares est la fête de l’alphabet Cyrillique....
Et Oui ils ont des livres d’Ivan Vasov... cf photo. Mais tu vas devoir progresser vite fait en cyrillique car ils ne les ont qu’en VO et pas sous titrés... rien que le titre je n’arrive pas à le lire et quand elle m’a dit "cherchez il est par là" , ben... moment de solitude où ma couverture de passionné de Bulgarie et de sa culture n’a pas fait long feu.
Mais pas de Sous le joug ( £#}%£~£~}$ traduction en cyrillique iPhone...)
Ni de Rose des Balkans (🌷🌹🥀🌊🌫🛷🏢 traduction en cyrillique emojis)
Alors je t’ai quand même pris deux livres en français d'éminents Bulgares primés par le prix du yaourtbulgarelivre 2014 (blog analogue au tien mais version bulgare ...la je suis très fier de mon jeux de mots...👏👏👏) (nous aussi)
Ciel a perdre d’Askinia Mihaylova, recueil de poème et prix apollinaire (ça ne s'invente pas...)
Extrait:
« Et il est inutile de te répondre
Que l’absence aussi est un verbe
Qui ne se conjugue qu’au présent
Car chez toi c’est déjà l’hiver
Et tu as raccroché l’ecouteur. »
et en bonus un poème intitulé Archipel:
Mon avis:
Le recueil de poèmes (Ciel à perdre) est une pépite, je vous transpose ici quelques extraits (on devrait toujours penser à mettre un peu de poésie dans sa vie).
Les Belles Etrangères propose 14 textes ou extraits d'écrivains bulgares: si ce format permet de balayer plusieurs styles, de l'essai au théatre en passant par la poésie, j'ai trouvé cet ouvrage trop éclectique pour y adhérer.
De passage dans le quartier de Miromesnil, j’ai voulu rendre les livres à l’Institut Culturel Bulgare mais il était fermé: « c’est encore un jour férié » a plaisanté A. (=> non), mais le moins que l’on puisse dire c’est que la devanture est austère.
Je vous promets de revenir ici dans quelques semaines vous dire ce qu'il en est de l'accueil, des roses et des yaourts bulgares: l'embarquement est imminent, plus que trois heures de vol avant le premier test d'alphabet cyrillique :-)