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6 janvier 2019

# 249 Guillaume Apollinaire, Laurence Campa

Une trop longue absence : la vie connaît parfois des accélérations qui me bloquent un peu pour écrire ici. Un manque de confidentialité - je devrais réussir à sécuriser cet endroit un de ces jours, et de temps - je serai sûrement plus brève et moins inspirée mais toujours l'envie de vous conseiller quelques livres lus ces dernières semaines. Et puis dans 18 mois cela fera dix ans que je tiens ce blog, alors je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin.

 

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La biographie d'Apollinaire par Laurence Campa, cela faisait cinq ans qu'elle transitait entre ma table de nuit et ma bibliothèque. Il faut dire que je l'ai achetée en édition papier et que ce volume de plus de huit cents pages pèse un kilo et cent quatre-vingts grammes (oui oui je l'ai RÉELLEMENT pesé pour les besoins narratifs). Et je lis la plupart du temps allongée, autant dire que sa lecture se rapproche plus d'une séance de musculation.

La sortie au printemps dernier du nouvel album de Feu! Chatterton, d'inspiration très apollinienne m'a remotivée, même si j'ai mis plusieurs mois pour la lire. C'est un livre dense et érudit et probablement un des essais les plus brillants que j'ai lus, du même acabit que Pourquoi la musique?

Laurence Campa retrace la vie de Guillaume Apollinaire dans ses détails les plus intimes qui en s'assemblant nous permettent de lire entre les lignes des écrits du poète. Guillaume Apollinaire avait une capacité à enchanter le réel par l'écriture, éternel rêveur, y compris de sa propre vie, ses poèmes lui ressemblent et me touchent toujours autant. Ils m'accompagnent dans les moments de tristesse tout comme dans les instants de bonheur car Apollinaire ne sait à nul autre pareil mettre des mots sur ces fulgurances de la vie. On comprend après cette lecture pourquoi la fragilité de l'instant et une mélancolie heureuse irradient ses textes.

Mais ce n'est pas tout: d'une curiosité insatiable, précurseur et à l'écoute de ses intuitions Apollinaire est aussi l'inventeur du terme "surréalisme". En réalité si cet essai est aussi passionnant, c'est que Laurence Campa nous embarque dans la fabuleuse histoire de l'art du début du vingtième siècle, quand la concurrence de la photographie encourage une disruption dans la création artistique*. Picasso, Delaunay, Laurencin, Rouveyre, Dufy et tant d'autres: ils sont le Paris d'Apolllinaire, quand les cubistes font scandale aux Salons des Indépendants et que la presse écrite est l'unique moyen de diffusion d'information. On comprend alors le cheminement jusqu'aux Calligrammes d'Apollinaire.

Mais encore: voilà que la Première Guerre mondiale fait irruption. Et toujours cette façon de rêver sa vie par l'écriture qui caractérise Apollinaire: voici Lou, puis Madeleine, et aussi l'horreur des tranchées qui donnent naissance à des textes lumineux.

Mais enfin: cette grippe espagnole, encore aujourd'hui expédiée en deux lignes dans les livres d'histoire et à laquelle le poète succombe, quelques heures avant l'armistice.

Je ne parviens pas à sélectionner les extraits à mettre ici: j'ai corné une bonne dizaine de pages mais tout me semble à présent réducteur.

Pour aller plus loin:

A écouter:

- Feu! Chatterton, sur Deezer ou sur Spotify et en concert en ce moment un peu partout en France (vivement le 24/01!).

- Apollinaire chanté par Leo Ferré

- Le concert fiction Apollinaire, Poèmes de la paix et de la guerre où je suis allée avec Marie juste après avoir terminé cette biographie. J'ai autant aimé le moment suspendu dans une poésie incroyable à la Maison de la Radio que l'idée qu'elle ait acheté ces billets juste parce que la mention d'Apollinaire lui fait immédiatement penser à moi.

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A voir:

- L'exposition sur Le cubisme au Centre Pompidou : particulièrement bien construite, pour les adultes comme pour les enfants (Emma a adoré), des oeuvres de Picasso, de Delaunay et de Braque que j'adore et quelques écrits d'Apollinaire, justement, notamment sur le Salon des Indépendants. Allez-y avant qu'elle ne se termine et une petite astuce: à midi il n'y avait vraiment pas grand monde. Faites aussi un saut à la librairie de Beaubourg qui donne envie de tout acheter.

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A lire:

Apollinaire évidemment. J'ai la chance d'avoir ses Oeuvres Poétiques de La Pléiade, mais vous pouvez trouver en poche Poèmes à Lou, Alcools ou encore le recueil Calligrammes accessibles pour les plus jeunes. 

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* Voilà un bel exemple d'innovation disruptive! :D

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
Presque 10 ans ?! On fera une fête pour... les 40 ans ? 😉
Répondre
M
Bonjour Zeus! Et pour la maison de la radio c est vrai que j ai pris les billets tien qu en lisant studio 104 et appolinaire mais je ne regrette pas et je trouve qu avec cette emission ils reussissent a couple litterature musique et histoire de racon passionnante! Prof du college /lycee foncez!
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